22/04/2016
Pédophilie : les médias accusent l'Education nationale
L'affaire de Villemoisson fait du bruit...
...ce qui ôte (paradoxalement) un argument aux excités :
Il s'agit de l'affaire de 2007 au collège de Villemoisson-sur-Orge dans l'Essonne : « L'Education nationale est accusée d'avoir maintenu en poste un professeur condamné dix ans plus tôt pour actes pédophiles en Angleterre : rendu public ce vendredi, le rapport de l'inspection, auquel Libération a eu accès, révèle les responsabilités d'une institution qui peine à briser l'omertà... »
C'est le début du dossier de cinq pages entières publié ce matin par le quotidien. Titres des articles : « Failles et soupçons » - « Ma fille m'a dit que le professeur se mettait dans le lit des garçons » - « Informée du jugement [1], l'Education nationale décide de laisser l'enseignant au contact d'enfants » - « Un sentiment d'abandon chez les parents » - « Najat Vallaud-Belkacem : ''des erreurs graves d'appréciation ont eu lieu'' »...
La lecture de ces articles est instructive : informés et sévères, ils montrent jusque dans le détail que l'institution éducative a longtemps eu pour réflexe de fermer les yeux (comme si de tels scandales pouvaient rester ignorés du public).
Mais le fait que l'affaire soit divulguée aujourd'hui – à grand fracas – par Libération, forcément suivi d'autres médias, pulvérise l'argument ressassé depuis plusieurs années par les ultra-cathos. A les entendre, la « campagne » autour des prêtres pédophiles était « un montage cathophobe », une grossière fiction « du pouvoir socialiste et de la grosse presse [2] », et la preuve en était le « silence assourdissant » des médias sur les affaires de pédophilie dans l'Education nationale... Cet argument était déjà faux à l'époque puisque plusieurs cas d'enseignants pédophiles avaient été publiés ; il est encore plus faux aujourd'hui, après la tempête autour du directeur d'école de l'Isère, et avec l'affaire du prof de maths de l'Essonne.
Notre blog critique la machinerie médiatique depuis toujours [3] : ça ne nous empêche pas – dans le cas précis de la pédophilie – de reconnaître que Libération et d'autres inculpent aussi l'Education nationale. Prétendre (comme fit l'aile partisane de la cathosphère) que les affaires de pédophilie dans le clergé étaient fictives « puisque les médias en parlaient », était donc un réflexe paranoïde. C'était aussi un réflexe non-catholique, dans la mesure où il faisait bon marché du caractère métaphysiquement monstrueux du crime pédophile de la part de prêtres du Christ.
Notons-le, au moment où l'on voit sur Twitter et Facebook les ultras galoper tête baissée comme des gnous affolés par un feu de savane : le feu étant la nomination de M. Christnacht par la CEF à la commission consultative d'experts sur la pédophilie. Cette nomination est intelligente, utile et il n'y a aucune raison de s'affoler, comme l'expliquent notre note d'hier et les commentaires qui la suivent. A moins, bien sûr, de croire à une « nouvelle provocation » des Illuminati contre le Parti des Bons...
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[1] britannique.
[2] « tenus par la franc-maçonnerie » (what did you expect ?).
[3] La nocivité de cette machinerie est l'effet de son programme de fonctionnement lié au système économique et financier : là est la racine du problème. Elle n'est pas dans un complot idéologique ourdi par des forces occultes ! La théorie du complot est un écran de fumée pour cacher le rôle du système économique ; en cela les ultras (qui se croient rebelles) ne sont que les idiots utiles du libéralisme.
10:22 Publié dans Moeurs | Lien permanent | Tags : pédophilie